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Déplacements domicile-travail : quel niveau de pollution pour les trajets du quotidien ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Une récente étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) analyse l'impact des transports domicile-travail sur la pollution de l'air. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont nettement plus élevées dans les couronnes autour des pôles urbains. Les taux sont plus élevés autour de Paris, notamment.

13% des émissions de gaz à effet de serre (GES) des transports proviennent des déplacements entre le domicile et le travail. Ce taux représente 17,4 millions de tonnes d’équivalent CO2 (tCO2e) en 2019, dont 98% dues à la voiture. C'est le constat de l'Insee dans l'étude Déplacements domicile‑travail : des émissions de gaz à effet de serre très variables selon les territoires, parue le 7 décembre 2023. Un travailleur émet en moyenne 0,7 tonne d’équivalent CO2 par an en moyenne pour ses trajets. Le taux d'émission varie selon les territoires (aires d'attraction ou communes périurbaines, notamment). 

Selon la définition de l'Insee, une aire d’attraction est composée d'un "ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi et d’une couronne qui regroupe les communes dont au moins 15% des actifs travaillent dans le pôle".

Une pollution moindre pour les actifs qui vivent près des centres urbains

Un habitant d'une commune à dominante urbaine (pôle) émet 0,44 tonne d'équivalent CO2e (tCO2e) lors de ses trajets domicile-travail en 2019 (contre 0,95 tCO2e pour une personne domiciliée en "couronne" sur un territoire à dominante périurbaine). Ce taux de GES plus bas est dû à une distance plus courte pour les habitants des pôles (10,8 kilomètres en moyenne contre 17,6 kilomètres en zone périurbaine) et à des transports en commun plus développés

Pour les actifs qui restent dans l'aire d'attraction de leur ville, 18,6% des travailleurs utilisent les transports en commun pour se rendre au travail (44,1% pour celle de Paris).

L'Insee souligne aussi que les émissions de GES sont inférieures de 40% quand le tramway ou le métro sont accessibles à moins de dix minutes à pied. Les émissions sont aussi plus basses (inférieures à 18%) quand les personnes ont accès à une gare ferroviaire. 

Des émissions de GES plus élevées autour des grandes villes

Les travailleurs les plus éloignés de leur lieu de travail se trouvent dans les départements autour de certaines grandes métropoles et dans les départements frontaliers, constate l'Insee. Ceux qui vivent dans l’Oise ou en Seine-et-Marne, par exemple, sont à 24,3 kilomètres de leur travail en moyenne (19,1 kilomètres en Moselle). Les trajets sont plus courts dans les départements ruraux.

En conséquence, les émissions de GES sont plus élevées dans l’Oise (1,10 tCO2e/an) et "particulièrement basses" à Paris (0,10 tCO2e/an) grâce aux nombreux transports en commun.

Dans les pôles, les émissions moyennes par travailleur diminuent selon la taille de l’aire d’attraction des villes : 

  • de 0,73 tCO2e/an dans les aires de moins de 50 000 habitants ;
  • à 0,41 tCO2e/an dans les aires de plus de 700 000 habitants ;
  • et à 0,31 tCO2e/an pour l’aire de Paris.

Toutefois, la taille des aires ne suffit pas à expliquer les différences d’émission car "les écarts restent prononcés entre les pôles de taille proche", souligne l'étude. Les émissions moyennes varient du simple au double entre les pôles des aires de Dijon (0,34 tCO2e/an par actif) et de Valenciennes (0,72 tCO2e/an par actif), par exemple. La cause : un usage plus fréquent des transports en commun des habitants du pôle dijonnais et des distances domicile‑travail plus courtes (7,6 kilomètres contre 14,3 kilomètres).

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